Le Premier ministre nous a en effet expliqué que l'Allemagne était en récession : « La croissance de l'Allemagne au quatrième trimestre 2011 est de moins 0,2 % » et elle serait de « moins 0,1 % » au premier trimestre 2012, alors que la croissance de la France, toujours selon le Premier ministre, aurait été de 0,2 % au quatrième trimestre 2011 et serait de 0 % au premier trimestre. Sur un semestre, la croissance de l'Allemagne serait de moins 0,3 %, donc en récession, tandis que celle de la France serait de 0,2 %. Si l'on ajoute que, sur dix ans, l'Allemagne a été simplement dans la moyenne de croissance des pays de la zone euro, où est l'intérêt de copier ce pays ?
Surtout, ces données prouvent que la performance d'une économie dépend d'autres éléments que ce que vous appelez le coût du travail, comme la compétitivité hors coût – c'est vrai, mais vous n'en tenez pas vraiment compte –, ou, surtout, le niveau de la consommation et de l'état social d'un pays. C'est pourquoi la croissance de la France peut être plus importante que celle de l'Allemagne où la pauvreté et la précarité sont plus étendues qu'en France, sans parler de l'absence de SMIC.
En outre, la compétitivité de l'Allemagne ne va pas durer. En effet, les salariés allemands, qu'ils appartiennent au secteur public ou privé, sont actuellement mobilisés pour demander une hausse de 6 à 7 % des salaires. On ne sait pas s'ils l'obtiendront, mais si c'est le cas, la compétitivité de l'Allemagne ne sera plus la même. Surtout, elle s'exercera par le haut, ce qui est beaucoup plus intéressant que ce que vous nous proposez en ce moment.
(Les amendements identiques nos 564 à 573 ne sont pas adoptés.)