Madame la ministre, depuis deux jours vous nous expliquez – à soixante-sept jours de l'élection présidentielle – qu'il faut baisser le coût du travail et que cela coûtera 11 milliards d'euros. Pourquoi n'avoir pas réalisé cette économie dès le début 2007, puisque vous avez dépensé 50 milliards d'euros avec le bouclier fiscal, la défiscalisation des heures supplémentaires, la déductibilité des intérêts d'emprunts, l'allègement des droits de succession, la baisse de la TVA pour la restauration et la réforme de l'ISF ? Si votre priorité, pour améliorer la compétitivité, avait été de baisser le coût du travail, vous auriez facilement trouvé 11 milliards d'euros dans cette enveloppe.
Ensuite, comment allez-vous obliger les professionnels, les entreprises, à baisser les prix hors taxe puisque vous nous avez expliqué qu'il n'y aurait pas d'augmentation de prix du fait de l'allègement du coût du travail ? Les entreprises vont-elles prendre des engagements ? Pourtant Mme Parisot a déclaré, il y a quelques jours, qu'il n'était pas question de négocier des engagements et qu'il fallait laisser toute liberté dans l'utilisation des marges de manoeuvre ?
Alors que la plupart des économistes ne cessent de se demander ce que les entreprises vont faire de la baisse des charges sociales patronales, je ne pense pas qu'elles vont en profiter pour baisser leurs prix. Je suis persuadée qu'elles vont plutôt augmenter leurs marges bénéficiaires.
Par quel coup de baguette magique, madame la ministre, allez-vous faire en sorte que les prix n'augmentent pas ?