Les derniers seront les premiers, monsieur le président.
Madame la ministre, cette hausse de la TVA est injuste et abusive. On a beaucoup parlé d'innovation et il faut bien reconnaître que vous avez innové puisque c'est maintenant la famille qui va payer la politique familiale. Il fallait y penser ! Vous allez imposer aux familles de prendre en charge la totalité de leur financement : quelle idée neuve !
Votre projet de loi transfère la majeure partie des cotisations familiales versées par les entreprises sur la consommation des ménages. Cette charge de 13 milliards d'euros sera financée par une augmentation de 1,6 point de la TVA, qui représente l'équivalent annuel du paquet fiscal.
Ce nouveau plan d'austérité qui pèsera sur les classes populaires et les classes moyennes est le troisième en moins d'un trimestre. Il s'ajoute à celui du mois de décembre qui avait déjà porté le taux réduit de TVA de 5,5 % à 7 %, touchant des biens communs essentiels comme l'eau, les transports, le chauffage, le logement social, les livres, les fournitures scolaires, les sandwichs. Injustice, nous le savons tous, rime avec TVA, et l'augmentation de cette dernière avec l'inefficacité.
Cette augmentation est un facteur d'angoisse quand on sait que le nombre de familles en difficulté a augmenté, en particulier celui des familles monoparentales. Notre pays compte, en effet, six millions d'enfants pauvres. C'est la solidarité à l'envers, pour ne pas dire que c'est l'enfer.
Je ne poursuivrai pas, car j'imagine que nos collègues savent aussi bien que nous combien cette décision est injuste. Ils le savent mais ne peuvent faire autrement. Alors, je souhaite qu'ils aient un sursaut de bonne volonté et innovent à leur tour en votant cet amendement de suppression de l'article 1er. Ce serait au grand soulagement de tous les citoyens. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)