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Intervention de Jean Grellier

Réunion du 14 février 2012 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Article 1er, amendements 21 634 722

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Grellier :

En soutenant cet amendement de suppression, je voudrais rappeler les travaux d'il y a quelques mois de la mission d'information sur la compétitivité de l'économie française et le financement de la protection sociale, et je me permets de vous suggérer de prendre connaissance des différentes auditions auxquelles elle a procédé.

Cette mission n'a pas pu conclure ses travaux faute d'un accord entre les deux rapporteurs, mais elle a particulièrement mis en exergue, notamment vis-à-vis de notre partenaire allemand, qui est aussi notre principal concurrent, non pas les problématiques de coût mais plutôt les aspects structurels de notre économie et, en particulier, de notre industrie : le niveau de gamme de nos produits ; la nécessité de renforcer de manière significative l'innovation et la recherche et de concrétiser leurs travaux sur les produits fabriqués ; la dimension des entreprises et le manque chronique d'entreprises de taille intermédiaire ; les difficultés relationnelles entre les grands donneurs d'ordres et leurs sous-traitants ; la nécessité de renforcer les formations techniques ; technologiques ; les problématiques de financement des entreprises.

Certes, prendre en compte ces divers éléments, c'est s'inscrire dans la durée, mais c'est aussi reconnaître pour celles et ceux qui sont au pouvoir depuis dix ans, période pendant laquelle notre pays a perdu plus de 700 000 emplois industriels, l'échec patent de la politique industrielle qui a été conduite, ou plutôt l'absence d'une véritable politique industrielle qui aurait dû être conduite par un État stratège.

En l'absence d'une telle stratégie, et ce en dépit des pôles de compétitivité, des états généraux de l'industrie, des diverses missions, commissions, groupes de travail, dont les recommandations et conclusions n'ont pratiquement pas eu de suite significative, l'on s'en remet à une mesure d'annonce mise au placard depuis cinq ans, dont on connaît à la fois l'injustice sociale qu'elle engendre et le peu d'impact qu'elle pourrait avoir sur la compétitivité de notre économie.

Nous devons avoir une ambition industrielle pour notre pays, qui doit mobiliser tous les acteurs dans une décentralisation aboutie, mais aussi l'ambition de renforcer la coopération européenne et de l'inscrire dans de grands projets industriels innovants ainsi que dans la construction d'infrastructures modernes.

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