Madame la ministre, le Gouvernement nous oblige à une marche forcée pour examiner un projet de loi de finances rectificative dont l'unique but est d'instaurer un nouveau plan d'austérité, le troisième en moins d'un trimestre. Pour l'essentiel, ce texte se borne à instaurer une hausse de la TVA. Le Gouvernement et la majorité veulent transférer la majeure partie des cotisations famille versées par les entreprises sur la consommation des ménages, ce qui représente un coût de l'ordre de 13 milliards d'euros.
Ce projet de loi symbolise une nouvelle fois le « perdant-perdant » qui a tant inspiré la majorité et le Président de la République depuis cinq ans. La TVA Sarkozy, c'est perdant pour le pouvoir d'achat, perdant pour notre économie. À travers cette disposition, vous imposez aux Français, et surtout aux plus faibles d'entre eux, une baisse de pouvoir d'achat alors qu'ils rencontrent déjà de graves difficultés – je pense aux nombreux retraités agricoles ou à nos jeunes qui tentent de subsister tant bien que mal. Après avoir réduit leur accès aux soins, vous vous apprêtez à les obliger à choisir parmi des biens de consommation essentiels. C'est insupportable.
Mais c'est aussi notre économie qui sera perdante, car, en réduisant la consommation, vous prenez le risque de voir se réduire le taux de croissance. Vous avez beau jeu de tenter de nous faire croire à une TVA anti-délocalisation, mais vous savez combien cet argument de communication ne tient pas. Les trois quarts des allégements profiteront à des secteurs qui ne sont pas concernés par la concurrence internationale. Décidément, vous avez bien du mal à comprendre à quel point la crise que nous traversons est le fruit de vos choix politiques et économiques. À défaut d'être une solution miracle, la TVA Sarkozy n'est rien d'autre que le dernier cauchemar de ce quinquennat. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)