Madame la ministre, votre projet de loi de finances rectificatives vise, vous l'avez expliqué, à alléger le coût du travail et les charges qui pèsent sur lui. La philosophie de la réforme offre une réponse aux problèmes de compétitivité à propos desquels le président de la commission des finances vient de s'exprimer.
Je veux faire deux remarques.
D'abord, votre projet exclut de son champ les agriculteurs non salariés. Ceux-ci ne bénéficieront pas de l'allègement des cotisations pour la branche famille, ils devront donc continuer à assurer le financement de cette branche sur la base de leur rémunération, ce qui pénalisera l'activité dans nos territoires.
Votre projet réduit donc la notion de coût du travail en agriculture au seul travail salarié. C'est pourquoi je vous demande, madame la ministre, si le Gouvernement est disposé à l'amender pour prendre en compte la réalité de l'agriculture. Deux tiers des agriculteurs ne sont pas salariés.
Par ailleurs, et vous ne serez pas étonnée que je fasse cette remarque dans l'hémicycle puisque j'ai déjà eu l'occasion de la formuler dans d'autres enceintes, votre projet allège le coût du travail pour les seuls employeurs. J'aurais aimé que le Gouvernement s'engage à alléger aussi les charges qui pèsent sur les salariés. En France, les salaires sont trop bas. Quid, donc, des intentions du Gouvernement en matière d'allègement des charges salariales afin de rendre le travail plus attractif ? En effet, vous le savez très bien, il reste à prouver que le travail est plus intéressant que les revenus issus de la redistribution.