Madame la ministre, comme le disait notre collègue Brard, c'est un vrai débat de fond que nous avons ce soir. Si j'ai bien compris, vous voulez réduire les déficits, tout comme nous. Vous avez raison, car vous les avez considérablement creusés ; vous avez même battu des records !
Le problème est que, pour y parvenir, nous différons sur les moyens. Nous parlons quant à nous d'une réforme dont vous ne voulez pas entendre parler, qui est globale, équilibrée, socialement juste et efficace économiquement. Vous parlez de votre côté de mesures comme l'augmentation de la TVA, et ce pour la seconde fois en quelques semaines. C'est votre droit. Vous disiez il y a quelque temps que vous n'auriez jamais recours à cette mesure. Vous avez changé d'avis, ou plutôt le chef a changé d'avis. Et quand celui-ci tousse, autour de lui tout le monde s'enrhume. Les discours se modifient donc. Pourquoi pas ? Les Français apprécieront.
Il y a cependant deux points que je voudrais souligner à nouveau. D'une part, on n'a jamais vu qu'une augmentation de la TVA ne soit pas suivie d'une hausse des prix et donc d'une diminution du pouvoir d'achat. D'autre part, en ce qui concerne le coût du travail et les 35 heures, que vous citez toujours comme les responsables de tous les maux, je veux vous rappeler une fois de plus que cela fait dix ans que vous avez la majorité et que vous dirigez le pays. Vous auriez donc pu supprimer les 35 heures, mais vous n'avez jamais osé assumer cette réforme devant les Français. Vous avez donc agi par petites touches. Vous n'avez pas non plus mis en oeuvre les mesures dont vous vantez aujourd'hui l'efficacité. Pourquoi alors, au dernier moment – le moment des élections –, découvre-t-on des mesures fantastiques que l'on n'a pas voulu appliquer avant ? Madame la ministre, gouverner c'est prévoir.