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Intervention de Gérard Charasse

Réunion du 14 février 2012 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérard Charasse :

Madame la ministre, je souhaiterais obtenir quelques précisions sur les 100 000 emplois que contribuerait, selon vous, à créer la hausse de la TVA. Comment obtenez-vous ce chiffre ? Dans quels secteurs seront créés ces 100 000 emplois ? Ce chiffre tient-il compte de la baisse de la consommation qu'entraînera inéluctablement la hausse de TVA, donc la hausse des prix ? Tient-il compte de l'engrenage récessif que votre politique provoque ? La consommation, on le sait, tire la croissance française. Or vous prétendez créer 100 000 emplois en mettant en oeuvre une mesure qui déprimera gravement ce moteur de la croissance.

Par ailleurs, si la baisse des cotisations patronales pouvait – mais rien n'est moins sûr – accroître nos avantages productifs vis-à-vis de nos partenaires européens directs, elle ne nous ferait pas gagner de parts de marché par rapport à certains de nos concurrents à la main-d'oeuvre bon marché, comme les pays de l'est ou d'Asie. En tout état de cause, cette stratégie non coopérative vis-à-vis de nos partenaires européens ne pourra pas nous mener sur un chemin de croissance à long terme en Europe.

Enfin, cet allégement de plus de 10 milliards d'euros ne bénéficiera que pour 3,3 milliards à l'industrie, le reste allant aux services, c'est-à-dire essentiellement à des secteurs protégés de la concurrence internationale et non délocalisables. Ce choix n'est donc pas judicieux pour renforcer la compétitivité de notre industrie. Il permettra de réduire les cotisations sociales des entreprises du secteur tertiaire, qui n'en ont pas réellement besoin.

Vous voulez mener une politique déflationniste, à l'instar de l'Allemagne il y a quelques années. Mais le contexte n'est plus le même. Ce dont la France et l'Europe ont besoin, c'est davantage d'une politique de soutien de la consommation que d'une politique de soutien de l'offre. Relisez donc Keynes, madame la ministre ! Votre politique nous mène tout droit dans le mur.

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