En mai dernier, lors du bilan d'étape sur le Grenelle, j'avais souligné que les revirements brutaux du Gouvernement sur le photovoltaïque avaient marqué un coup d'arrêt pour une filière qui, à La Réunion, devait contribuer à l'objectif d'atteindre l'autonomie énergétique en dix ans.
En 2010, grâce au Grenelle, les créations d'entreprise ont augmenté de 20 %, cette augmentation atteignant même 169 % pour les entreprises spécialisées dans la production d'électricité. Plus de 600 emplois sont concernés par ce secteur, chiffre à rapporter à un taux de chômage supérieur à 30 %.
Alors que la culture de la canne est en sursis et que le secteur du tourisme se structure dans la difficulté, notre territoire s'est ainsi vu privé d'une filière novatrice et d'une stratégie de développement durable. Certes, le boom du photovoltaïque a été mal évalué, générant des effets d'aubaine fiscaux, et la France ne maîtrise pas l'ensemble de la filière. Reste qu'une véritable stratégie industrielle aurait dû être mise en oeuvre au cours des cinq dernières années, notamment dans les territoires ultramarins. Il est dommage que la production d'électricité d'origine photovoltaïque dans nos territoires et la sécurisation de son environnement juridique et fiscal n'aient pas été des priorités du Gouvernement. Le photovoltaïque est en effet une véritable ressource dans l'outre-mer, où le nucléaire est absent.
Il est tout aussi dommage – et même contradictoire – que l'on déplore au sommet de l'État un prétendu « assistanat » des populations ultramarines, tout en négligeant un secteur porteur de développement économique et social.
Nous réaffirmons donc que la diversification des sources d'énergie et la constitution de filières alternatives solides nous semblent être des voies essentielles pour l'outre-mer.