Membre de la MECSS, je souhaite faire quelques observations sur le rapport, de grande qualité, qui nous a été présenté. Il résulte d'un travail approfondi ; son analyse est juste ; ses propositions sont pertinentes.
Je rejoins le constat dressé : notre système se caractérise aujourd'hui par la prépondérance des démarches curatives, au détriment de la prévention. Les actions de prévention sont en outre mal organisées, inégalement réparties entre les différents acteurs – caisses d'assurance maladie, mutuelles et collectivités territoriales – et résultent, souvent, davantage d'initiatives associatives que de décisions institutionnelles.
Comme l'a souligné le rapporteur, la communication en faveur de la prévention sanitaire souffre de certaines insuffisances. C'est le cas lorsqu'elle s'adresse aux plus fragiles, mais aussi quand elle est menée en milieu professionnel où la prévention sanitaire est souvent mal perçue et jugée intrusive par les salariés et leurs représentants syndicaux.
Certes, des campagnes de dépistage ont été mises en oeuvre à grande échelle, tant par l'État que l'assurance maladie ou les mutuelles. Des expérimentations sont menées. Une politique de lutte contre les risques en milieu professionnel a également été développée. Mais nous n'avons pas atteint les résultats escomptés, sans doute parce que l'on privilégie encore trop l'approche curative par rapport à la démarche de prévention.
Les propositions figurant dans le rapport sont, de ce point de vue, tout à fait intéressantes et doivent être encouragées. Il nous faut valoriser la prévention auprès de nos concitoyens et inventer de nouveaux dispositifs incitatifs. Nous devons viser une mise en oeuvre précoce de la prévention sanitaire, non seulement dans le cadre de la médecine de ville mais aussi dans le milieu professionnel ou scolaire. La participation des médecins à la démarche de prévention est à cet égard fondamentale. On pourrait sans doute utilement s'inspirer des expériences suédoise et danoise.
Je conclurai en appelant l'ensemble des membres de la commission à autoriser l'adoption de ce rapport.