Deux ans après sa création, quel premier bilan peut-on tirer de la fonction « garde-côtes » ?
Avec le renforcement de l'autorité du secrétaire général de la mer, notre politique maritime dispose désormais d'une véritable « pilote », capable de développer les synergies entre les différents ministères et de définir les priorités. Le mode de fonctionnement demeure décentralisé mais la coordination est assurée par une équipe restreinte.
Les administrations impliquées alignent progressivement leurs modes de fonctionnement et d'organisation. Des formations communes ont déjà été mises en place, contribuant ainsi à une véritable « culture commune », indispensable en temps de crise.
L'enjeu des prochains mois est de se doter d'outils de contrôle de gestion communs afin de pouvoir visualiser à la fois les coûts et les performances de la fonction « garde-côtes ».
L'autre grand enjeu est celui de la mutualisation des matériels et de leur maintien en condition opérationnelle, indispensable dans le contexte budgétaire que nous connaissons.
Le défi des prochaines années est naturellement le partage de l'information avec nos partenaires européens. Or là, le chemin à parcourir reste encore long. La première difficulté tient aux différences d'organisation entre les pays européens. Si nous avons réussi, en France, à définir un interlocuteur unique en la personne du secrétaire général de la mer, cela est loin d'être le cas chez nos voisins – et beaucoup d'entre eux envient notre organisation ! Notre marine se retrouve ainsi souvent face à trois ou quatre interlocuteurs dans chacun des pays.
La deuxième difficulté vient de la multiplicité des acteurs au niveau européen où coexistent pas moins de trois agences dans le domaine maritime (Frontex, agence européenne de contrôle des pêches, agence européenne de sécurité maritime) et un grand nombre de directions générales. Faute de chef de file, la mise en place d'un espace commun de partage de l'information et ne sera pas disponible avant de nombreuses années.