Monsieur le ministre, à ce stade du débat, permettez-moi de poser quelques questions centrales.
La nouvelle formation des enseignants, la mastérisation, répond-elle aux besoins de formation pratique, professionnelle, pédagogique, des enseignants ? La réponse est unanime, tant de la part des enseignants ou du rapporteur lui-même, qui a dénoncé les défauts de la formation, que de la part de la Cour des comptes, qui aujourd'hui même a démontré que les objectifs initiaux de la réforme n'étaient pas atteints. Nous sommes en train de suivre une voie à rebours des autres pays européens qui sont eux-mêmes revenus sur la formation des enseignants, pour y introduire davantage de formation professionnelle et pratique.
Il ne s'agit pas pour nous, monsieur le ministre et cher ami Binetruy, de nier l'importance de l'université. Ce n'est pas à quelqu'un qui, le premier, a ouvert les écoles normales sur l'université, que l'on apprendra l'importance du rôle de l'université et de l'allongement des études universitaires. Mais, sans formation pratique, cela ne sert à rien.