Monsieur le président, monsieur le ministre,mes chers collègues, grâce à notre rapporteur Jacques Grosperrin, nous revenons aujourd'hui sur unsujet qui nous passionne et qui a donné lieu à des débats nourris en commission : la réforme de la mastérisation pour le recrutement des enseignants.
La proposition de loi qui est soumise à notre assemblée est en elle-même de portée très limitée. Ainsi que l'a rappelé le rapporteur, il s'agit de tirer les conséquences de la mastérisation en consacrant le caractère universitaire de la formation des maîtres. Au passage, le rôle des IUFM est conforté, contrairement à ce que peuvent laisser croire les affirmations péremptoires de certains qui voudraient voir dans la proposition de loi de M. Grosperrin une façon de supprimer ces IUFM.
Mais au-delà de sa portée technique, cette proposition de loi a l'immense mérite de marquer la démarche que nous privilégions pour suivre et apprécier l'impact de la réforme de la mastérisation.
Notre commission, sous la direction de M. Grosperrin, a effectué un travail très approfondi d'évaluation de la réforme et de sa mise en oeuvre. Le rapport d'information que nous avons publié en décembre dernier livre un constat objectif que tous nos collègues de la commission ont déclaré partager. Le bilan, qualifié de contrasté dans le rapport, fait apparaître de nombreuses critiques.
Quant aux propositions du rapport, elles touchent à l'organisation des concours et à l'accompagnement des enseignants débutants. Autant dire, mes chers collègues, que nous sommes conscients des imperfections de la réforme et des pistes à suivre pour en améliorer la mise en oeuvre.
On ne peut donc pas reprocher à cette majorité d'être insensible aux enjeux de la formation et du recrutement des enseignants. Mais une chose est de reprendre des éléments de la réforme et une autre est de réaliser les retouches législatives que l'urgence nous commande de mener à bien.
Nous sommes aujourd'hui clairement dans cette perspective limitée qui consiste à acter dans la loi la mission confiée à l'université de former nos maîtres.
C'est pourquoi je regrette d'avoir entendu, lors des débats en commission, des considérations qui nous entraînent largement au-delà du cadre qui est le nôtre. Car il ne nous appartient pas aujourd'hui de refonder la réforme, ni même d'avoir un débat sur les propositions des uns et des autres dans la campagne qui s'annonce.
Je souhaite donc que notre discussion se déroule sereinement et dans les strictes limites du texte qui nous est proposé et que nous devons adopter pour ne pas fragiliser la situation de nos enseignants.