Je me réjouis de voir M. Derosier prendre de la distance à l'égard des déclarations insupportables et inexcusables de Georges Frêche. Mais je constate qu'une fois de plus, il fait un procès d'intention à la majorité en lui prêtant des intentions électoralistes. Dès 2005, en dehors de toute préoccupation électorale, j'avais rappelé dans un texte la place éminente des troupes issues de l'outre-mer dans l'armée française. La proposition de loi que nous examinons est le prolongement de cette réflexion : si elle est adoptée, une injure proférée à l'encontre des harkis sera considérée comme une injure faite à des membres de l'armée française.
Les harkis se sont vus dénier ce titre pendant cinquante ans. Aujourd'hui, ils ont le droit d'être considérés non seulement comme des Français à part entière, mais comme des Français particulièrement honorables, étant Français par le sang versé. C'est pourquoi le retard pris pour leur adresser notre reconnaissance doit être compensé par une très grande sévérité de la justice. Il est regrettable qu'elle ne puisse aujourd'hui punir ceux qui se permettent d'insulter ces personnes, qui ont souffert plus que d'autres et ont un titre plus grand que d'autres à la possession de la nationalité française.