Et s'il y a une chose que je regrette aujourd'hui, c'est le manque de lucidité dont nous avons fait preuve en juillet 2002. En ce début de législature, nous vivions tous, majorité et opposition, avec l'idée que la croissance moyenne était de 2,8 % et que le déficit public était stabilisé autour de 3,3 points de PIB. En réalité, monsieur le Premier président, sur les quatre à cinq points de déficit structurel que vous évoquez, deux au moins s'étaient formés durant ces années 2000-2001 et aux premiers mois de l'année 2002, sans que nous nous en rendions compte. Ils sont liés pour une part à de nouvelles catégories de dépenses, certes généreuses, mais dont nous n'avons pas mesuré alors l'incidence. Nous avons manqué de lucidité en cet été 2002.
Je prendrai l'exemple de la CMU et de l'aide médicale d'État. Souvenons-nous que la loi de finances initiale pour 2002 prévoyait pour l'AME un crédit de 80 millions d'euros. Or, m'étant livré en juillet 2002 à l'inventaire de plusieurs lignes de crédit, je découvris que nous avions déjà atteint les 400 millions d'euros… Nous en sommes aujourd'hui à 550 millions !