Dans votre politique, les fonctionnaires ne sont qu'un coût, une variable d'ajustement Vous supprimez mécaniquement un emploi sur deux, en faisant fi du rôle du service public comme créateur de richesses et de lien social, ainsi que des missions de service public comme facteur d'égalité de traitement de tous les citoyens, quelle que soit la condition sociale ou le lieu d'habitation.
Dans une société dominée par le « court-termisme » économique et la rentabilité immédiate, les fonctionnaires exercent encore un beau métier où l'intérêt général est la règle.
La RGPP avait pour objectif de rationaliser le fonctionnement de l'État et des collectivités locales. Cela ne passe pas obligatoirement par une réduction des effectifs de la fonction publique.
Vous avez posé la question de la réduction des effectifs de la fonction publique comme une nécessité, une priorité. Or cette réduction n'aurait dû, éventuellement, que découler d'un plan de rationalisation et de réorganisation des modes de fonctionnement.
Vous avez renversé la logique, dans une optique de réduction des coûts, et en perdant de vue la recherche de la qualité du service public rendu aux citoyens.
Dans le même temps, la « cédéisation » de ce plan de titularisation prouve l'incohérence de votre politique de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite : les postes d'agents publics supprimés sont remplacés dans un premier temps par des contractuels que vous devez ensuite titulariser !
La Cour des comptes a estimé que le gain net des économies réalisées du fait de la RGPP était de 1 milliard d'euros par an. Quand on pense que l'allègement de l'ISF voté récemment représente un manque à gagner de près de 2 milliards d'euros par an, on ne se pose plus de questions quant aux priorités du Gouvernement.