Au sein de notre Chambre des députés, un groupe spécifique rassemble dix-huit députés représentant les minorités nationales, parmi lesquels des élus de la minorité rom. Dès 1990, le Gouvernement a accordé une attention spéciale à toutes les minorités ethniques. Un dispositif de discrimination positive a notamment été mis en place.
En 2007, date de notre adhésion à l'Union européenne, nos nouvelles responsabilités à l'égard des pays membres nous ont conduits à modifier notre approche.
Etant moi-même le représentant de la minorité italienne de Roumanie, je peux affirmer que la situation en Italie est plus grave encore qu'en France : il y a actuellement dans ce pays 1,2 million de Roumains, dont au moins un quart de Roms. Récemment, la télévision roumaine a montré des avions atterrissant vides à Bucarest alors qu'ils devaient rapatrier de Paris des citoyens roms : ils avaient fait escale à Timişoara, où la plupart de leurs passagers étaient descendus, déclarant qu'ils s'apprêtaient à prendre le premier avion pour retourner en France.
Si l'on ne peut exonérer la Roumanie en soutenant que le problème relève intégralement de l'Europe, il n'est pas exact non plus dire que tous les Roms sont des Roumains et que la Roumanie doit résoudre seule le problème. Nous essayons de trouver une synthèse entre ces deux approches. La voie choisie depuis 2007 tant par la Roumanie qu'au niveau européen est celle de l'intégration, même si nous savons bien que cette minorité est très difficilement intégrable. Ces citoyens dépourvus de papiers d'identité et parfois même d'état civil ne se soumettent à aucune règle ; il est donc compliqué de les contrôler et de les éduquer.
Nous remercions la France d'avoir pris en considération ces problèmes et d'avoir fait preuve d'une grande compréhension à l'égard de la Roumanie. Il nous faudra de la patience. Pas plus qu'à la crise économique et financière, on en peut apporter de solution instantanée à ces questions.