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Intervention de Éric Besson

Réunion du 2 février 2012 à 15h00
Développer le fabriqué en france — Discussion générale

Éric Besson, ministre chargé de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique :

À vous écouter, monsieur Chassaigne, on se demandait parfois si vous parliez bien de notre pays, c'est-à-dire du deuxième exportateur européen et du cinquième exportateur mondial.

Vous avez parlé des restructurations. Je n'en disconviens pas, mon équipe et moi-même passons l'essentiel de notre temps en ce moment à travailler sur des dossiers de restructuration. Mais en un an, 600 usines se sont ouvertes ou ont créé de nouveaux emplois : 600 créations ou extensions d'usine. Dans le même temps, c'est vrai, parce que la crise est là, parce qu'il y a eu cette crise financière qui a engendré une crise économique, des entreprises restructurent ou perdent des emplois. Mais soyez beau joueur, et reconnaissez qu'à côté des difficultés, grâce à l'action de l'État et du Gouvernement, des emplois sont aussi sauvés tous les jours !

Vous citiez Lejaby : une solution a été trouvée pour l'ensemble des sites du groupe et des salariés.

Je pense également au dossier Mory, le transporteur routier, dans lequel, grâce à l'action du ministère de l'industrie 5 000 emplois ont été sauvés en 2011.

Je pense au CIRI, qui effectue un travail extraordinaire et a permis de sauvegarder 100 000 emplois cette année.

Je pense au travail de la médiation du crédit, de la médiation de la sous-traitance. On peut estimer que ce sont à peu près 700 000 emplois qui ont été sauvés.

Yves Bur a mis, à juste titre, l'accent sur ce que doit être l'objectif fondamental de ce « produire en France » : le gain de parts de marché. Comme d'autres l'ont dit, le « produire en France » n'est pas une mode. C'est une véritable stratégie industrielle qui s'inscrit dans la stratégie plus large de compétitivité que nous menons depuis 2007, et que le Président de la République a rappelée fortement dimanche soir en indiquant l'orientation qu'il entendait lui donner.

David Habib a dressé un portrait quelque peu singulier de la situation, notamment quand il a évoqué la perméabilité de l'Europe et de la France aux produits étrangers. Je ne veux pas dire que tout est faux, mais pour ne pas biaiser cette réalité, il faut malgré tout rappeler deux données. D'une part, les deux tiers des échanges de la France se font à l'intérieur de l'Union européenne et 80 % à l'intérieur des pays de l'OCDE. D'autre part, à l'égard des pays émergents, même si le grand public n'en a pas conscience, notre solde en matière industrielle reste positif : nous ne perdons pas d'argent dans nos échanges industriels avec les pays émergents.

Vous avez souligné, monsieur Habib, que nous faisions souvent la comparaison avec l'Allemagne. C'est exact, mais le « produire en France » vise justement à donner une image de marque renforcée aux produits français, de même que les produits allemands bénéficient d'une image de fiabilité et de robustesse, qualités qui leur sont généralement prêtées.

L'image de l'industrie, vous avez raison, doit être rehaussée. C'est à cette fin que le Gouvernement et mon prédécesseur avaient imaginé la Semaine de l'industrie : 1 500 événements l'année dernière dans toute la France et 5 000 participants. Nous allons réitérer l'exercice. Vous hochez la tête, monsieur Habib, mais à voir le nombre d'étudiants et de lycéens qui sont venus se renseigner, qui sont entrés dans des entreprises et ont compris ce que l'industrie pouvait leur offrir comme métiers, alors qu'elle véhicule souvent, malheureusement, une image sale ou dégradée, il est certain que c'était une initiative très importante et qu'il fallait lancer.

Sur le dossier Celanese, je vous dis sincèrement que je ne suis pas capable de vous répondre à l'instant. J'ai noté vos préoccupations concernant les risques environnementaux sur le site. Avec l'aide de mon équipe, je vous apporterai très rapidement des éléments de réponse et, si des actions doivent être menées, elles le seront.

Jacques Myard qui parle au moins trois langues, comme nous avons pu le constater à la tribune…

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