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Intervention de Jacques Myard

Réunion du 2 février 2012 à 15h00
Développer le fabriqué en france — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

…sans pour autant, je vous l'accorde, retomber dans le Gosplan. Il faut que cette prospective unisse l'ensemble des acteurs.

Au niveau européen, ensuite, on n'échappera pas à une modification des traités mettant sur un pied d'égalité la politique industrielle et le droit de la concurrence. En effet, la politique industrielle est dramatiquement absente des traités. Elle figure seulement dans l'un d'entre eux, à l'article 173 du titre XVII, et encore, sous l'angle du laisser-faire, c'est-à-dire l'environnement favorable aux entreprises, ce qui est totalement insuffisant face aux aides directes de nos concurrents.

À cet égard, il n'est pas admissible que la Direction générale de la concurrence fasse la pluie et le beau temps. Ses décisions doivent pouvoir faire l'objet d'un appel devant le Conseil des ministres, et ce de manière rapide, pour réformer ses décisions, car l'économie ne peut pas attendre la décision du tribunal, voire de la Cour de justice, qui prend plus de deux ans, comme on l'a vu dans l'affaire Schneider-Legrand.

Cette nouvelle politique industrielle doit prendre en compte des aides directes pour la recherche, le développement et la restructuration des entreprises. De la même manière, elle doit développer des champions nationaux et européens. Le marché de référence, aujourd'hui, est non pas l'isthme étroit de l'Europe, mais la planète tout entière.

Je terminerai en évoquant la question monétaire, qui est au centre de la crise actuelle. La surévaluation de l'euro nous a coûté très cher, car si nos exportations sont passées de 5,4 % à 3,1 % des exportations mondiales, ce n'est pas simplement, monsieur le ministre, parce que nos PME n'ont pas la taille adéquate : elles avaient la même taille en l'an 2000 ! Que l'on ne vienne donc pas nous dire que ce n'est pas dû à la cherté de l'euro. Je rappelle que M. Gallois lui-même dit que, lorsque l'euro prend 10 centimes par rapport au dollar, il perd 950 millions de résultat net. C'est ainsi que l'euro a étranglé l'économie française : notre industrie est beaucoup plus sensible à cette cherté et au taux externe que ne l'est l'industrie allemande.

Un dernier point…

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