De même, je crois beaucoup à la politique des filières que Christian Estrosi a initiée dans son mandat ministériel. Au nombre de douze, les comités stratégiques de filière permettent aux acteurs industriels de définir ensemble les enjeux pour leur secteur et les moyens à mettre en oeuvre pour remuscler l'économie de la filière. J'en veux pour preuve la prise de conscience qui s'est opérée pour redonner confiance à la filière « industries et technologies de santé », qui recrée des emplois industriels alors qu'elle en perd dans le marketing. Ce secteur, trop stigmatisé par la crise du Mediator, demeure pourtant un secteur clé pour le futur et doit rester attractif pour tous les acteurs, multinationales et start-up, qui attendent beaucoup d'un approfondissement de cette stratégie de filière. Ainsi, les acteurs économiques de la filière témoignent que le made in France est aussi un moyen essentiel pour l'essor d'un « écosystème » où la croissance des uns vient appuyer le développement des autres, de la start-up au champion mondial.
Cette proposition de résolution s'inscrit dans la prise de conscience que nous devons défendre et promouvoir cette France de l'industrie qui est aujourd'hui, à l'instar du plan pour le général de Gaulle, une ardente obligation. Comme l'a répété récemment le Président de la République, un pays qui laisse filer son industrie ne tardera pas à voir les services suivre l'exode industriel.
Promouvoir le made in France, c'est à la fois un devoir d'information que nous devons aux consommateurs-citoyens, un devoir de transparence s'agissant de l'origine des produits achetés, mais aussi une manière de reconquérir la fierté du savoir-faire industriel et artisanal français. Pourquoi une telle fierté devrait-elle rester l'exclusivité du made in Germany ?
Cette proposition fait donc partie d'un dessein politique global pour redonner à l'industrie le rôle moteur qu'elle n'aurait jamais dû perdre. Il faudra néanmoins assouplir les rigidités que le modèle économique et social français fait peser sur nos entreprises. Oui, mes chers collègues, le débat sur la compétitivité du site France est bien la priorité des priorités pour notre pays, dont dépendra le retour à une croissance plus forte et durable au service des Français. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)