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Intervention de Yves Bur

Réunion du 2 février 2012 à 15h00
Développer le fabriqué en france — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Bur :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, parce que les crises sont d'implacables révélateurs des atouts et des faiblesses de nos économies, elles nous obligent à regarder en face les vérités qui, en d'autres temps plus cléments, dérangent les conservatismes en tous genres et nous font craindre le changement. Nous osons aujourd'hui aborder les tabous d'hier, et l'examen de votre résolution, cher Christian Estrosi, illustre cette prise de conscience, comme le débat tout aussi salutaire sur la compétitivité de l'économie française.

Aujourd'hui, la priorité pour la France, ce n'est pas l'inscription de la laïcité dans la Constitution ou le vote des immigrés ; ce n'est pas de détricoter à grand frais une réforme des retraites salutaire et, in fine, acceptée par les Français. La priorité pour la France, c'est de retrouver une croissance soutenue et durable, qui permette à notre pays de dépasser les chiffres de 1 % à 1,5 % de croissance moyenne constatés sur la dernière décennie – une croissance qui n'a pu être générée que par le soutien constant du moteur de la consommation alimenté par les déficits publics et la dette accumulée.

Aujourd'hui, notre ardente obligation, c'est de redonner de la compétitivité au « site France », qui semble en perte de vitesse dans nombre de secteurs où, pourtant, notre tissu industriel reste performant. J'en veux pour preuve les difficultés de notre industrie automobile, qui recule alors que les constructeurs allemands progressent toujours. J'en veux pour preuve celles que rencontre l'agroalimentaire, un secteur de pointe de notre économie, qui se voit concurrencer en France même par les producteurs allemands.

Il est donc indispensable de stopper la dégradation de notre compétitivité par rapport à notre voisin allemand, mais aussi de prendre conscience que nos efforts risquent d'être confrontés à ceux de nos partenaires européens engagés dans une course à la compétitivité pour sortir de la récession et du marasme économique dans lequel les a plongés la crise de l'euro. L'Italie de M. Monti ne vient-elle pas de supprimer 450 textes législatifs qui constituaient un carcan, une entrave à la compétitivité de ses entreprises ? Il est donc urgent de remettre le made in France en situation d'être concurrentiel sur le marché unique européen, car notre modèle économique et social ne pourra survivre si notre économie n'est plus compétitive.

Bien sûr, la compétitivité du made in France dépendra des coûts de production, ce dont nous aurons l'occasion de débattre lors du collectif budgétaire qui instaurera une TVA-compétitivité pour inverser le cours de cette dégradation mortelle pour l'emploi. Nous n'ignorons pas qu'elle dépend aussi de la perception qualité-coût évoquée par certains d'entre nous, donc de notre capacité d'innovation. Le pari du grand emprunt, si critiqué par nos collègues de gauche, est le levier de l'investissement dans la recherche et l'innovation, condition préalable au redressement industriel.

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