Je n'aurais jamais pensé, en 2009-2010, lorsque j'occupais votre place, monsieur le ministre de l'industrie, et que nous considérions, avec le Président de la République, que le « fabriqué en France » était une priorité à mettre en oeuvre après tant d'années de lâcheté dans notre pays où, pendant près de trente ans, les gouvernements, de gauche comme de droite, n'avaient cessé de considérer que l'avenir de l'emploi dans notre pays devait se tourner vers les services, vers la finance, vers l'économie virtuelle, que lancer l'idée du « fabriqué en France » et de la réindustrialisation par la production dans notre pays serait aujourd'hui le leitmotiv de tant de candidats qui ne cessent de parler de produire en France, de fabriquer en France, de made in France, et pour le moins d'acheter français. Dorénavant tout le monde en parle, alors que certains d'entre nous étaient traités à l'époque d'affreux protectionnistes ; mais tout cela n'a pas débuté cette année, c'est un constat : entre 1998 et 2008 – vous le savez, monsieur le ministre, il faut toujours rappeler les dates –, nous avons perdu 500 000 emplois industriels.