Cette proposition de loi n'a rien d'anodin. Elle n'est – pardonnez-moi de le dire, monsieur le rapporteur – ni opportune ni urgente. Elle est même hors de propos après le rapport que vous avez signé. Vous le dites vous-même, tout le monde le dit : l'urgence est de revoir la formation initiale et continue des enseignants. Vous parlez dans votre rapport de masters problématiques, d'une professionnalisation insuffisante, voire inexistante, de stages virtuels, de parcours de formation incohérents : la logique commandait un texte de réforme. Le Président de la République avait lui-même déclaré qu'il fallait changer les choses.
S'agit-il de répondre au Conseil d'État ? Si tel est le cas, il faut le dire ; sinon, il faut le dire aussi, car le Conseil d'État a demandé plus de concertation sur la formation et sur la professionnalisation. (Murmures sur les bancs du groupe UMP.) J'aime beaucoup la conception que se font mes anciens collègues de l'UMP de la liberté de parole et d'expression. Je passe sur le fait que l'on me donne la parole en dernier alors que j'avais demandé à intervenir juste après les porte-parole des groupes. J'aimerais au moins poursuivre sans entendre des murmures hostiles, voire agressifs.