Monsieur le ministre, lors de ses voeux au monde rural il y a quelques jours, le Président de la République a rappelé, à juste titre, que les chasseurs ne sont ni les ennemis ni les adversaires de l'environnement. Il a également soutenu leur droit à profiter de ce qu'il a lui-même qualifié de « petit bonheur », à savoir la chasse aux oies.
Pourtant, force est de constater que ce « petit bonheur » est mis à mal. Les chasseurs sont en effet traités comme des ennemis et des adversaires de l'environnement par les partisans d'une écologie que je qualifierais volontiers de punitive.
Dernier exemple en date, la récente décision du Conseil d'État de casser l'arrêté de fermeture qui permettait de chasser les oies jusqu'au 10 février. En application de cette décision, c'est aujourd'hui même, le 31 janvier, que la chasse aux oies est close, soit dix jours plus tôt que l'an dernier !
Il s'agit là d'une véritable trahison, j'ose le mot, car la date du 10 février faisait partie de l'accord passé avec les associations environnementales lors de la table ronde sur la chasse.
Or la décision du Conseil d'État fait précisément suite à un recours déposé par la Ligue pour la protection des oiseaux, au motif fallacieux que les chasseurs ont mis quatorze mois pour adopter le prélèvement maximum autorisé national de bécasses, au lieu de douze mois comme prévu dans l'accord signé à l'issue de cette fameuse table ronde.
Cette trahison se double d'une totale aberration, puisque ces mêmes oies que les chasseurs français ne peuvent plus chasser après le 31 janvier, prétendument pour les protéger, se font allègrement massacrer par milliers à quelques heures de vol de chez nous, en Hollande, au motif qu'elles sont trop nombreuses !
Aujourd'hui, monsieur le ministre, le monde de la chasse a le sentiment d'avoir été dupé. Les chasseurs sont à bout et ils sont furieux de voir leur passion sans cesse attaquée de tous les côtés, du côté des dates, du côté des espèces et du côté des espaces, et cela par certaines associations dont le seul objectif est visiblement d'obtenir la mort lente de la chasse française.
Je comprends d'autant plus les chasseurs que je le suis moi-même, et leur constat est d'autant plus amer que lesdites associations sont très largement subventionnées par l'État et par les collectivités locales.