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Intervention de Olivier Carré

Réunion du 16 mars 2011 à 16h00
Mission d'information sur la compétitivité de l'économie française et le financement de la protection sociale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Carré :

M. Pierre Méhaignerie était soucieux de savoir si le salaire net et, en conséquence, le pouvoir d'achat des Français serait altéré par l'instauration d'une « contribution sur la consommation » selon l'expression de notre président, à la suite de la diminution des charges patronales. Comment limiter un tel impact sur la feuille de paie ? Faut-il espérer le retour d'un cycle de désinflation, comme celui qui est survenu opportunément par rapport à l'Allemagne et qui a permis d'opérer un certain nombre de rattrapages d'une façon naturelle ? La question du pouvoir d'achat est particulièrement importante même si, statistiquement, la France fait partie des rares pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans lequel il n'a statistiquement pas baissé.

Si je comprends que l'augmentation des salaires est étroitement liée à la situation en Allemagne, il n'en demeure pas moins que la différence de traitement entre les actionnaires et les salariés est frappante. Alors que les taux de distribution des dividendes retrouvent à peu près leur niveau d'avant la crise, les salariés ne profitent guère de l'issue positive qui se profile. Même si des dirigeants font parfois de grands sacrifices face à des difficultés ponctuelles, comme nous l'avons vu récemment à la télévision, les sommes en jeu suffisent à faire croître l'incompréhension, voire le scandale. La situation étant comparable dans le reste de l'Europe, Mme Angela Merkel a fait savoir au mois de septembre dernier que, la crise s'estompant, il était temps de s'intéresser à l'évolution des salaires. J'ai d'ailleurs été satisfait d'entendre certains membres de notre Gouvernement raisonner de la même manière. Le ministère du travail a évoqué un possible nouage entre dividendes et participation, la règle des trois tiers – égale répartition entre actionnaires, investissements et salariés – n'étant quant à elle pas retenue. Indépendamment de toute considération partisane, il convient en effet de réfléchir à une amélioration de cette allocation dans le sens d'une plus grande justice sociale.

Enfin, il semble que les grands groupes français n'entraînent pas suffisamment les petites et moyennes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire dans leur sillage, à la différence par exemple de l'Allemagne, alors qu'il s'agit d'un élément important de notre compétitivité.

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