En effet, et ce alors même que l'impact sera réel sur le marché, comme nous avons pu le vérifier lorsque l'Allemagne, en 2008, a augmenté sa taxe sur la valeur ajoutée de deux points. Les différentes estimations montrent, toutefois, qu'il ne s'agit que d'un passage difficile n'excédant pas un an avant que des conséquences positives sur l'emploi ne se fassent ressentir. Pour un véhicule vendu 14 000 euros, on observe un écart de 10 %, soit 1 400 euros, entre une voiture conçue et produite en Europe de l'Est et la même conçue et produite en France, dont 400 euros de différence de salaires, 250 euros de taxe professionnelle – que le Gouvernement français a donc diminuée – et 750 euros d'écart de charges sociales. Sur les 250 euros précités, nous en avons gagné 60 ou 70 : si ce n'est pas négligeable, ce n'est pas à la hauteur du problème.
Par ailleurs, nous souhaiterions contribuer à l'amélioration du moral des ménages et de la productivité en augmentant les salaires, mais les situations ne sont pas toutes identiques. En particulier, il n'est pas possible de gagner de la productivité sur le travail ouvrier quand ce dernier coûte 6 euros horaire en Turquie, 10 euros en Slovénie et 28 en France. En revanche, si une baisse significative des charges sociales peut entraîner une petite redistribution sur le salaire direct, des hausses de salaires de personnels qui sont peu nombreux et dont la qualification est peu répandue à l'étranger sont d'ores et déjà programmées. Nous sommes d'ailleurs favorables à la mise en place d'un tel cercle vertueux permettant d'accroître la productivité en la partageant, même si cette dernière, dans un monde où les marchés étaient fermés, était absolue et qu'elle est désormais relative. Ainsi, aujourd'hui, pour les « cols bleus » travaillant dans l'industrie automobile, elle est à peu près identique partout alors que les écarts de salaires sont très importants.