Permettez-moi de me présenter : je suis maire-adjoint du 17ème arrondissement de Paris, je préside la Fédération européenne des solidarités de proximité et j'ai créé la Fête des voisins qui existe dans trente-trois pays et concerne dix millions de participants, dont six millions en France avec mille trois cents mairies partenaires. C'est dans le cadre de la Fête des voisins que nous avons créé, il y a un an, le projet Voisins solidaires. Notre but est de développer des services de proximité en complément de la solidarité institutionnelle et de la solidarité familiale.
La grippe A(H1N1) a constitué pour nous une formidable opportunité pour démontrer tout l'intérêt qu'il y a à entretenir de bonnes relations de voisinage. Nous avons donc proposé, au mois de juillet dernier, à Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports, la mise en place d'un « pack pandémie », validé par le service d'information du Gouvernement dans le cadre de la cellule interministérielle de crise et agréé par le Gouvernement. Deux cent soixante-quatorze mairies et bailleurs sociaux se sont inscrits pour bénéficier de ce pack, qui a par ailleurs été exporté dans cinq pays de l'Union européenne et au Canada.
Le « pack pandémie » consiste en une affiche à apposer dans les halls d'immeuble, un tract incitant à s'organiser entre voisins, pour mettre en oeuvre un plan de continuité de la vie sociale et quotidienne à l'instar des plans de continuité de services ou d'activité, un panneau des voisins pour recenser les besoins nouveaux liés à la grippe A(H1N1) et voir comment s'entraider, un miniguide et un annuaire des voisins, qui aurait pu s'intituler « Gardons le contact en évitant les contacts ».
J'en termine en rappelant les autres actions proposées par notre association, L'été des voisins et Le Noël des voisins. Toutes ces actions suivent la même philosophie : nous sommes « formatés » pour être consommateurs et spectateurs ; il ne font donc pas s'étonner que les administrés soient relativement passifs. Nous visons à réinscrire les citoyens dans une logique positive d'action. Nous vivons dans une société assez individualiste, de repli sur soi alors qu'existent des gisements de générosité. La grippe A(H1N1) a été moins grave que prévu, mais a constitué un excellent moyen de tester les dispositifs que nous avons mis en oeuvre. Nous avons pu constater que les citoyens étaient prêts à agir et que les mairies étaient intéressées, ce qui nous a incités à aller plus loin en créant un réseau de veille et de mobilisation solidaire. Il s'agit de mettre un plan de mobilisation de la société civile en cas de crise, qu'elle soit sanitaire, naturelle ou autre, en s'appuyant sur les acteurs institutionnels, les mairies, les bailleurs, les entreprises pour financer les projets car nous ne recourons pas aux subventions, et les médias.
Je suis convaincu que les gens sont prêts à se mettre en mouvement et heureux de se rendre utiles, ce qui a été un peu oublié dans la gestion de la crise de la grippe A(H1N1). Les médias s'inscrivent d'ailleurs dans une logique positive : on a compté ainsi près de deux cent cinquante reportages télévisés et diffusés à la radio sur la Fête des voisins.