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Intervention de Bernard Wentzel

Réunion du 11 janvier 2012 à 17h00
Commission d'enquête relative aux modalités, au financement et à l'impact sur l'environnement du projet de rénovation du réseau express régional d'Île-de-france

Bernard Wentzel, président du Comité des usagers de la ligne B du RER :

Après avoir plusieurs fois distribué des tracts sur les quais et des pétitions, nous avons rencontré la semaine dernière la Direction SNCF de Paris-Nord – nous devions initialement être reçus par M. Pepy, mais il n'a pu se libérer. J'ai fait observer à nos interlocuteurs que les affichages signalaient que les travaux – en particulier à SevranLivry-Gargan – seraient terminés au 31 décembre. On nous annonce pourtant que ce ne sera pas le cas avant la mi-2012. Un retard considérable a été pris. Il est notamment dû au fait que les sociétés ayant remporté le marché n'avaient pas la capacité de soumissionner pour les travaux concernés ainsi qu' à l'affaire des rames « amiantées », qui a certes moins touché le nord que le sud de la ligne, mais a entraîné la suppression de dix rames – et donc des perturbations du trafic.

Comme sur la ligne A, nous dénonçons les insuffisances de l'information donnée aux voyageurs. Contrairement à ce qui est souvent avancé par la SNCF, les dysfonctionnements ne sont pas imputables aux mouvements sociaux. Il n'y a as eu plus de huit jours de grève en 2011 sur le tronçon nord du RER B, ce qui est loin de suffire à expliquer les perturbations quotidiennes ! On nous promet des améliorations. Mais si la ligne A bénéficie de nouvelles rames, la ligne B hérite des vieilles rames de la ligne A… Il est vrai qu'il n'est pas possible d'y faire circuler des rames à deux étages, les tunnels de la ligne de Sceaux – construite avant-guerre – n'étant pas conçus pour permettre leur passage.

Le comité des usagers de la ligne B de Sevran a été créé au moment de la mise en service des rames MI. Les pôles d'attache électroniques ne résistent pas aux températures inférieures à un degré. Les agents de conduite ont d'abord utilisé des sacs poubelle – aujourd'hui remplacés par des sacs de cuir – pour réduire le froid afin de permettre aux rames de partir… Bref, les MI ont été source de perturbations, dès l'origine.

Les lignes A et B connaissent peu ou prou les mêmes problèmes. La SNCF nous a fait de nombreuses promesses la semaine dernière. Mais les promesses n'engagent que ceux qui les croient. Or les usagers en ont « plein le dos » – nous sentons poindre un vrai mouvement de révolte. Lorsque nous avons distribué nos tracts et fait signer nos pétitions il y a une quinzaine de jours de cela, certains étaient prêts à occuper les voies. Nous en sommes là ! Le Conseil régional et le STIF ont une responsabilité, mais l'État également car il n'honore pas tous ses engagements financiers, au risque de compromettre les investissements indispensables à l'amélioration de la circulation.

Vous trouverez dans le dossier que je vous ai remis deux lettres que j'ai rédigées l'an dernier. Elles évoquent notamment le doublement du tunnel entre Châtelet et la Gare du Nord que nous réclamons depuis longtemps, son creusement est inscrit dans une planification. Mais lorsque celui-ci sera achevé, les lignes D et B devraient avoir leur autonomie. La circulation en sera donc beaucoup plus fluide. Rappelons, en effet, que pour « améliorer » le trafic entre Gare-du-Nord et Châtelet, la SNCF a réduit, aux heures de pointe, la circulation de trois missions sur la ligne D qui n'était déjà pas un « cadeau » !

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