Le raisonnement que vous venez de rapporter, et qui sous-tend la philosophie globale du plan tel qu'il a été monté, ne constitue-t-il pas, en se fondant sur le scénario le plus catastrophique, une application excessive du principe de précaution ? À force de préparer la guerre atomique pour ce qui se révèle en définitive n'être qu'un accident de la route, ne risque-t-on pas de décrédibiliser notre capacité de réaction aux yeux de la population ? La stratégie du secrétaire général de la défense nationale me paraît avoir consisté à ne pas bouger son armée en attendant que les renforts de l'autre arrivent…
Il a certes été procédé à des ajustements mais ne faut-il pas accroître notre capacité à décélérer ou à accélérer à nouveau, c'est-à-dire développer notre souplesse de réaction ? Les hôpitaux pourraient y contribuer, même si de nombreux paramètres doivent être pris en compte. Entre ceux qui alarment la population et ceux qui la dissuadent de se faire vacciner, on risque de ne plus être efficace en cas de coup dur.
Il y a quelques semaines, le directeur général de la santé a dit qu'il ne changerait pas grand-chose au plan, s'il était à refaire. Or le caractère incertain de la grippe nécessite qu'on ait un système souple, prêt à parer à la catastrophe comme à accompagner un événement de moindre importance.