J'habite depuis cinquante ans sur la fourche de Robinson, au sud du RER B, l'ancienne ligne de Sceaux. Sur cette fourche, dont on ne parle jamais, il n'y a que trois gares. Les foyers qu'elles desservent ne sont pas parmi les plus pauvres. Quant aux associations d'usagers du secteur, elles sont très virulentes. Il n'empêche que les trains qui sont supprimés pour améliorer la régularité de la ligne sont les nôtres, et qu'il nous arrive de devoir attendre huit trains pour regagner Robinson.
Les fourches posent donc de vrais problèmes. Mais je ne pense pas que changer d'opérateur améliorera la situation de ce secteur. Comme sur la ligne A, le problème vient du tronçon central, et c'est lui qu'il faut traiter.
Je remarque par ailleurs que l'on a beaucoup parlé de la sécurité des personnes. Cela ne doit pas nous conduire à négliger la sécurité ferroviaire. Certes, des incivilités sont à déplorer, mais celles-ci ne sont que le reflet de ce qui se passe aujourd'hui dans notre société. Je préfère insister sur le fait qu'en voulant faire de la productivité, la sécurité ferroviaire est mise en danger. De nombreuses organisations syndicales – en tout cas à la RATP – sont intervenues sur ce sujet. Par trois fois, en effet, nous avons failli faire la une du 20 heures, pour des accidents graves dans lesquels plusieurs centaines de voyageurs auraient pu trouver la mort. La sécurité ferroviaire a un coût, et, en ce domaine, il n'est pas possible de faire des économies.