S'agissant des textes sur le service minimum – ou plus exactement l'obligation de déposer un préavis –, ils n'ont pas changé grand-chose. En revanche, la mise en place de l'alarme sociale – en 1996 à la RATP – a amélioré la situation, dans la mesure où elle a donné sa chance au dialogue social. Auparavant, il fallait déposer un préavis de grève pour pouvoir rencontrer l'employeur. Maintenant, il suffit de lui envoyer un courrier ou un fax, et il est devant vous dans les cinq jours. Ensuite, bien évidemment, il faut que les deux parties jouent le jeu, rentrent dans la salle pour négocier, avec la volonté d'aboutir. Bref, le service minimum n'a rien changé à notre quotidien. Pour nous, c'est du politique – au mauvais sens du terme.
Je répondrai à M. Poniatowski que logement et transport sont effectivement liés. Mais comment faire en sorte de rapprocher les usagers de leur lieu de travail ? Seule la puissance publique est à même de modifier les lois naturelles du marché. Tant que les logements situés à l'Ouest coûteront 8 000 ou 10 000 euros le mètre carré, peu de gens s'y installeront. Vous avez malgré tout raison : il serait très efficace de réfléchir de manière globale.
Enfin, il faut sortir des évidences. Constatant que les voyageurs sont serrés dans les trains, les politiques ont tendance à demander à l'opérateur d'en rajouter. Or si l'on veut que la situation s'améliore, il faut, au contraire, en supprimer même sur le RER A ou le RER B. Cessons d'en augmenter le nombre ; cela risque même de nous conduire à la catastrophe : des trains ont déjà failli se retrouver face à face!
Les voyageurs seront-ils plus serrés ? Ce n'est même pas sûr. Je prends le RER A tous les jours et je constate qu'à deux minutes d'intervalle, un train peut être bondé et le suivant beaucoup moins chargé. C'est plus une question de régularité que d'offre de transport. Mais la régularité ne sera possible que si l'on arrête de rajouter des trains sur les lignes.