Les décisions qui seront prises à propos du Pass Navigo nous échappent. Nous nous en tiendrons donc à notre rôle de syndicalistes. Il nous semble malgré tout que l'instauration d'un tarif unique, qui aura un coût pour la région et réduira d'autant les investissements, ne constitue peut-être pas une priorité. Cela risque, en outre, de conduire à des suppressions de personnel dans les stations et les gares ; or rien ne remplace le contact direct d'un représentant de l'entreprise, qui peut rassurer les voyageurs.
À propos de l'opérateur unique, je ferai remarquer que chaque entreprise possède sa propre culture et qu'il faut tenir compte du sentiment d'appartenance des personnels à leur entreprise. La fusion des deux opérateurs pourrait, au moins pendant un certain temps, s'accompagner d'une certaine désorganisation.
Cela dit, nous nous félicitons presque qu'il soit envisagé aujourd'hui un seul transporteur en Île-de-France, car, depuis plus de vingt ans que je travaille à la RATP, j'ai entendu un discours inverse. Or la multiplication des acteurs ne pourra que multiplier les problèmes, chacun ayant ses procédures, ses réglementations internes, et donc sa culture – c'est déjà le cas aujourd'hui.
Nous serions plutôt favorables à un poste de commandement centralisé, dont l'institution constitue une réponse rapide et concrète aux difficultés rencontrées par les voyageurs – qui ne peuvent pas attendre le Grand Paris pendant quinze ou vingt ans. Bien sûr, cela suppose la fin des guerres de clocher. Dans l'intérêt des Franciliens, les deux entreprises doivent se mettre d'accord. Mais n'oublions pas que le pouvoir politique a son mot à dire : c'est lui qui commande. C'est votre rôle d'en décider, ce n'est pas le nôtre. Une telle solution permettrait d'harmoniser les réglementations et les procédures des deux opérateurs historiques.