Nous considérons que la séparation entre le gestionnaire de l'infrastructure et les opérateurs ferroviaires mise en oeuvre par l'État aboutit à la multiplication des acteurs qui se partagent le réseau – trains de fret, transporteurs de SNCF Voyage, TGV, etc. – et à la multiplication des points de vue individuels. Il n'y a plus de réflexion collective. Cela dit, nous n'avons pas à nous engager sur ce terrain.
En tout état de cause, et quelles que soient l'organisation et la gouvernance mises en oeuvre, faute des investissements nécessaires, les problèmes perdureront. Les camarades ont parlé de solutions « pas très chères ». Mais dès que l'on commence à toucher aux infrastructures et au matériel, il faut s'attendre à devoir y consacrer plusieurs centaines de millions ; on atteint rapidement le milliard. Comme cela a été souligné, sur RFN, les normes sont différentes. Enfin, il faut rénover les matériels anciens. Vous pouvez le constater, les problèmes sont très divers et on ne saurait leur apporter une solution unique.
Certains ont évoqué l'aggravation des problèmes de sécurité sur les différents réseaux. Des opérations de sensibilisation ont été lancées à l'intention des usagers, auxquels ont été distribuées des plaquettes. Sur la ligne D, par exemple, il a été expliqué que bloquer la fermeture des portes pour laisser rentrer un voyageur faisait perdre 30 secondes, ce qui provoquait des décalages, des bouchons et finalement d'énormes retards.
Aujourd'hui, la tendance est à la rationalisation. Ainsi, quand il existe une possibilité d'évitement pour faire en sorte que la situation d'un train n'ait pas de répercussions sur l'ensemble du plan de transport, on préfère intégrer l'utilisation de cette possibilité dans un calcul statistique… ce qui conduit, la plupart du temps, à la supprimer parce qu'à court terme, cela permet de réaliser des économies. Nous ne sommes pas convaincus qu'une telle solution soit valable sur le long terme.
En outre, des moyens devraient être consacrés à la sécurité des transports en Île-de-France, et une réflexion engagée sur l'aménagement des gares et sur les flux des voyageurs. L'augmentation de la fréquentation est telle que les gares ne sont plus adaptées à l'accueil des voyageurs.
Les opérateurs historiques sont soumis par ailleurs à des exigences de productivité. Quand l'État ou les collectivités ne financent pas, ils suppriment ou tentent de faire plus à coûts constants. Mais cela mène droit dans le mur : à vouloir « gratter » sur les coûts et à refuser d'admettre qu'on ne peut pas tout faire, qu'on ne peut pas toujours augmenter les fréquences, tous les acteurs se retrouvent en difficulté.
En matière de covoiturage, des essais ont été réalisés – consultation dans une gare, grâce à des téléphones mobiles de nouvelle génération, des offres de covoiturage. Toutefois, ce mode de transport pose des problèmes de coût et de fiabilité. Les transports en commun sont finalement plus sûrs. En outre, les utilisateurs risquent de ne pas sentir en sécurité.
Enfin, pour vous répondre sur le mode de financement, nous aurions besoin de précisions de votre part.