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Intervention de Luc Offenstein

Réunion du 12 janvier 2012 à 9h15
Commission d'enquête relative aux modalités, au financement et à l'impact sur l'environnement du projet de rénovation du réseau express régional d'Île-de-france

Luc Offenstein, UNSA-RATP :

Entre 2003 et 2008, le nombre de journées pendant lesquelles nous transportons plus d'un million de voyageurs est passé de 7 à 185 – en fait, tous les jours ouvrables hors périodes de congés scolaires. Nous avons subi de plein fouet cette augmentation, d'autant que dans le même temps, les investissements n'ont pas suivi. On s'est contenté, par exemple, de rénover un ancien matériel, le MS61, qui n'est plus adapté à la ligne A.

Voici un peu plus de trois ans, nous avons travaillé sur les améliorations qu'il était possible d'apporter et nous avons transmis tous nos documents à notre PDG. Malheureusement, nos propositions sont restées lettre morte. Je les récapitule.

En premier lieu, il serait de bonne méthode de n'utiliser qu'un seul type de matériel, c'est-à-dire aujourd'hui le matériel type MI2N et MI09, qui est compatible et permet d'augmenter le nombre de voyageurs.

Nous demandons aussi une extension et une amélioration du système SACEM, qui permet de rouler à moins de deux minutes d'intervalle, avec des trains qui, théoriquement, peuvent atteindre 100 kmh dans le tronçon central. Aujourd'hui, ce système sature : en cas de dysfonctionnement, le conducteur n'a d'autre solution que celle de repartir avec l'ancien système, à savoir la signalisation fixe ; or celle-ci augmente les intervalles et nous fait perdre encore du temps.

Il faudrait également achever la modernisation des dispositifs de visualisation des portes – je pense aux moniteurs de télévision et aux grands rétroviseurs, qui permettent un meilleur échange des voyageurs.

Nous souhaitons que le radiotéléphone fixe – dans notre jargon le RTF – soit remplacé par une radio numérique type TETRA, embarquée directement dans les trains. Nous aimerions que l'on étende le système SIEL (système d'information en ligne), développé au niveau du CDSMG (Centre de surveillance multi gares) de Val d'Europe, qui harmonise l'information avec l'exploitation en temps réel. En ce domaine, en effet, des progrès restent à accomplir.

De même, il conviendrait de raccourcir les temps de translation des aiguillages et de moderniser la signalisation environnante des services provisoires. J'entends par « services provisoires » les changements de voie : en situation dégradée, nous pouvons changer de voie et rouler à contresens pour utiliser la ligne, au moins partiellement.

Un schéma directeur nous a bien été présenté le 16 décembre. Toutefois, si sa faisabilité est établie, le délai de mise en oeuvre est de cinq ans. Or c'est beaucoup trop long ! Il faut rallonger certaines voies et installer des intercommunications de voies le plus rapidement possible, en profitant du renouvellement de la voie et du ballast – ou RVB. Pour le RER B, cela aurait déjà dû être fait en 2012 ; on a porté le délai à 2014. Il serait temps de s'en préoccuper.

À Saint-Germain, il faut reprendre l'implantation de la signalisation. Et si on veut y faire passer davantage de trains, il faudra ouvrir l'arrière gare pour permettre le « retournement après gare ». De même, à Torcy, il est nécessaire de modifier l'arrière gare et l'infrastructure ferroviaire.

En ce qui concerne, les personnels, je serai très clair : la tendance actuelle, qui est de diminuer les effectifs, principalement roulant, constitue une très grave erreur. Pour illustrer mon propos, je prendrai l'exemple du problème causé par le renforcement de l'offre sur la branche Cergy. Pour le résoudre, il faudrait pouvoir rattraper, en bout de ligne, le retard qu'il a occasionné. En effet, ce renforcement nous a obligés à mettre cinq trains supplémentaires dans le tronçon central, qui est devenu un entonnoir. Auparavant, pendant les heures creuses, nous pouvions rattraper le retard que nous prenions pendant les heures pleines. Maintenant, ce n'est plus le cas. La solution la plus logique et la plus facile à mettre en oeuvre consisterait à placer des conducteurs de réserve aux terminus intermédiaires – à la Varenne-Chennevières, Torcy, Rueil-Malmaison – pour tourner les trains qui ont pris du retard. De la sorte, les conducteurs des trains retardés changeraient de voie et pourraient repartir à l'heure après une pause. C'est une solution immédiate, mais qu'il n'est pas possible d'appliquer aujourd'hui.

Nous allons transmettre par écrit toutes ces propositions à la commission d'enquête.

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