Je préfère que cette obligation de communiquer leur adresse électronique au ministère de la santé soit faite aux médecins par la Représentation nationale plutôt que par le ministère de la santé. Nous verrons comment leurs organisations représentatives réagiront : vous allez, je pense, connaître certaines déconvenues…
Il n'y a évidemment aucun doute quant à la capacité des médecins et des infirmiers à vacciner – ce serait absurde, s'agissant d'un acte auquel un infirmier est apte dès sa première année d'études. Mieux associer les professionnels de santé à la gestion d'une pandémie est avant tout une question d'organisation. J'ai donc convié les organisations de médecins généralistes à réfléchir à la façon dont on peut, dans un système libéral, passer d'une démarche individuelle à une démarche populationnelle. Cette organisation ne peut pas être mise en place quand la pandémie est déjà là : il conviendrait d'y réfléchir maintenant pour disposer d'un système « dormant » pendant plusieurs années, qui serait réactualisé et mis en oeuvre lorsque la pandémie survient. Des cabinets ou des réseaux de santé pourraient-ils y être dédiés, par exemple ?
Cette demande d'organisation, qui aurait été totalement irrecevable auparavant, est peut-être devenue acceptable pour les professionnels de santé – la pandémie a eu au moins cet avantage. Souvenez-vous : leurs discours étaient très différents, et la moitié des médecins libéraux, par exemple, ne voulaient pas vacciner. Comment, dans ces conditions, organiser la campagne ? Comment faire en sorte que les cabinets, déjà surchargés en période de pandémie, assurent en outre la vaccination ?
J'ai donc demandé aux organisations professionnelles de réfléchir à l'implication et à la participation de la médecine de proximité à des gestions d'alerte sanitaire. Beaucoup de questions restent à résoudre.