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Intervention de Jean-Paul Bacquet

Réunion du 3 mars 2009 à 15h00
Réforme de l'hôpital — Reprise de la discussion, amendement 1469

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Bacquet :

« Armons-nous ! Partez ! En mon temps, j'ai marché devant tant d'ardentes sollicitations ; moi qui n'avais jamais mis les pieds hors d'une ville, j'ai accepté, parce qu'il était gratuit et que je n'avais pas d'argent pour m'établir ailleurs, un poste rural. () Même s'il vous offre gratuitement sa clientèle, refusez. »

Ce texte contient déjà tous les éléments. Encore faut-il préciser qu'à l'époque, au moins 50 % des étudiants en médecine étaient d'origine rurale, ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui ; et il n'y avait pas de spécialité qui pouvait faire dévier vers une médecine moins pénible, moins astreignante. Alors oui, vous avez raison, madame Poletti, il faut informer les jeunes des responsabilités qu'ils prennent quand ils s'engagent. Et si la profession n'est pas capable d'organiser la couverture du territoire, dans un contexte de médecine en milieu déficitaire non pérenne, je répète ce que je disais tout à l'heure : nous n'obtiendrons aucun résultat.

Il y a quelques années, le directeur de la sécurité sociale, de même que le syndicat de la CSMF – la confédération des syndicats médicaux français –, demandaient le départ à la retraite anticipée de 28 000 médecins, au motif que cela ferait des prescripteurs en moins ! Et que dire du médecin-conseil national – une nullité historique placardée pour s'en débarrasser au Conseil d'État – qui demandait à ce que l'on embauche des médecins conseils ? Au moins ceux-là ne prescriraient pas, disait-il ! Où était l'intérêt de la santé publique ? Où était la couverture du territoire ?

Le véritable enjeu, c'est la non-pérennité à venir de la médecine générale dans les zones en difficulté. Il faut revaloriser la médecine générale, lui donner son vrai statut, l'aider et, si nécessaire, prendre des mesures coercitives, mais auparavant, faire en sorte que tout médecin qui accepte de s'installer un certain nombre d'années en médecine générale, ait droit durant toute sa vie à un tarif conventionnel – non un droit à dépassement – supérieur aux autres. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

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