L'Autorité de la concurrence est allée dans le même sens : on ne peut qu'être favorable à une telle mesure. Pour une partie des gares, la gouvernance devra de toute façon être clarifiée à terme. La question est de savoir si cela relève d'un opérateur ferroviaire ou d'une entité totalement indépendante, ce qui est tout à fait possible. Le rôle du politique ne sera pas neutre.
Au sein de la SNCF la complexité des comptes et des facturations internes est un réel problème, et j'accorde du temps à mes services pour qu'ils ne commettent pas d'erreurs. Il faut avoir à l'esprit que la SNCF constitue un groupe qui n'a pas moins de 650 filiales. À titre personnel, je dirai que, pour être efficace, un opérateur ferroviaire doit intervenir dans son coeur de métier.
S'agissant des évaluations, je pense que la SNCF peut d'ores et déjà établir des comparaisons entre les dégradations et les interruptions de service liées aux incivilités sur les lignes qui comportent des médiateurs et celles qui n'en bénéficient pas. Si l'opérateur a continué à accepter la prestation de service des médiateurs, c'est qu'elle présente un certain intérêt pour lui. Prenez donc un train un samedi entre treize et quatorze heures à Mantes-la-Jolie en direction de Paris : vous constaterez que la dernière voiture est remplie de passagers qui n'ont pas payé ! Face à cette situation, les CRS sont parfois intervenus, mais cela n'a rien changé, si ce n'est générer quelques incidents. Si l'on veut que les jeunes des quartiers, comprennent que tout n'est pas gratuit, ils doivent apprendre très jeunes à se déplacer en transports en commun dans le cadre de l'école ou des activités périscolaires. Car s'ils ne les découvrent que le week-end avec les grands qui leur apprennent à entrer en force dans les trains, il devient quasiment impossible de leur expliquer comment les choses doivent normalement se passer.
Je termine par la problématique des gratuités. La mise en place du RSA complémentaire s'est heurtée à la gratuité dans les transports pour les chômeurs en région parisienne, révélant un problème de cohérence entre les dispositifs mis en place par les régions et les systèmes nationaux au bénéfice de certaines populations. Je pense qu'il est possible, en respectant le droit de chacun, d'établir un minimum de coordination pour que les dispositifs d'aide aux personnes et ceux pour le retour à l'emploi fonctionnent en cohérence.