Depuis de nombreuses années, l'investissement pour la rénovation du réseau est insuffisant. Il doit impérativement être accru pour assurer une circulation correcte des trains. Si le réseau ferré national contribue largement à l'aménagement du territoire, un grand nombre de lignes secondaires, considérées comme non prioritaires, sont délaissées. En outre, le lancement de lignes à grande vitesse sur des axes déjà saturés n'est pas logique : en effet, ces lignes viennent perturber le fonctionnement des lignes « classiques » – on peux penser par exemple à la LGV Atlantique. Certains choix politiques peuvent être contestables. Il faudrait éviter de répéter les mêmes erreurs sur d'autres axes.
Pour être plus précis sur le renoncement, des conventions entre RFF et SNCF Infra prévoient un montant pour la réalisation par cette dernière de travaux définis par le premier. Notons au passage que la facture pour l'entretien du réseau n'est pas loin de représenter le montant des péages que RFF reçoit de la SNCF… Or lorsque SNCF Infra a consommé le budget qui lui a été attribué par une convention pour effectuer un ensemble de travaux programmés, on renonce à effectuer certains travaux. Et les parties du réseau concernées par ce renoncement sont plutôt des voies secondaires, souvent utilisées par le fret – ce qui n'est pas forcément dans l'intérêt des régions.
Nous avons découvert ce problème du renoncement récemment. Il existe certainement des moyens de le régler, mais pour l'instant l'ARAF, à peine installée, ne s'est pas prononcée. Je rappelle que nos équipes ont été constituées l'année dernière et comprennent essentiellement des jeunes. Le fait que notre siège soit situé au Mans, a sensiblement retardé le recrutement en renforçant la proportion des jeunes, car c'est un fait, les gens expérimentés ne souhaitant pas, en général, quitter Paris. Certes, nous avons un pouvoir d'investigation. Mais alors que l'étude de préfiguration de l'ARAF prévoyait un effectif de 60 personnes, nous ne sommes que 40 pour l'instant – votre assemblée ayant eu la gentillesse de fixer en outre un plafond à 52. Aujourd'hui, cela passe mais nous risquons de rencontrer des problèmes à l'avenir en cas de surcharge de travail.