Les précédentes auditions ont mis l'accent sur le fait que chaque décideur veut son modèle de train régional ou de transport en commun en site propre (TCSP), ce qui coûte très cher non seulement au contribuable, mais également à l'industrie ferroviaire qui est ainsi condamnée à réaliser de petites séries qu'elle ne peut guère amortir. Ne pensez-vous pas qu'une telle perte de compétitivité est un frein à l'exportation ? Ne serait-il pas préférable de se diriger vers des modèles plus conformes aux standards internationaux ?
Il est vrai que nous allons devoir nous poser la question de la vitesse moyenne : rouler à 380 kilomètres heure a sans doute du sens en Chine, où les distances sont immenses. Il n'en va pas de même en France. Le standard allemand du 250 kilomètres heure donne toute satisfaction : il coûte moins cher et transporte plus de passagers.
Quel est d'ailleurs votre point de vue sur la question de la mixité d'usage des rames et des infrastructures ? Dans un rapport que j'ai rendu sur le sujet, je remarquais que la culture française a dérivé vers une utilisation du « voyageurs » exclusive du fret. Contrairement à la culture d'origine, on a abandonné la mixité dans les rames, y compris pour les produits non pondéreux : les camions ont récupéré une grande partie de la messagerie - Geodis est avant tout une entreprise de camions. Vous qui êtes universitaire, enseignez-vous la mixité ou êtes-vous victimes de la pensée unique en la matière ?