Lorsqu'on livre une information massive à la population – et on ne peut pas s'en dispenser si on veut éviter le « syndrome de Tchernobyl »–, il faut s'attendre à ce genre de réactions car elle ne possède pas les compétences pour analyser cette information dans le détail et la moduler comme il serait nécessaire. Elle ne s'y intéresse d'ailleurs souvent pas. Et sa réaction ne peut qu'être exacerbée lorsque l'information est inquiétante et que les médecins, qui seraient les seuls à même de la rassurer, ne savent eux-mêmes pas répondre.
Dans la perspective d'une prochaine pandémie, il faut réfléchir aux moyens, sans rien lui cacher, de ne pas effrayer la population et permettre que des relais fonctionnent, notamment auprès des professionnels de santé, afin que la sérénité l'emporte et qu'on évite les dérapages qui ont eu lieu dans cette campagne. Que les personnels de La Poste aient à un moment refusé de transporter les prélèvements effectués par les médecins, comme vous nous l'avez appris, montre bien que l'on était dans le fantasme le plus total ! C'est la preuve que l'on n'a pas su communiquer efficacement.