Monsieur Bapt, je vais vous redire d'une autre manière ce que j'ai déjà répondu à Mme Lemorton. Nous avons pris en compte les modifications du résumé des caractéristiques du Tamiflu lorsque des effets psychiatriques ont été ajoutés parmi les effets indésirables. Mais nous n'avions pas à remettre en question l'AMM du produit ni à contester le rapport bénéficesrisques indiqué : c'est à l'EMA et à l'AFSSAPS qu'il appartient de dire, si tel est leur avis, que les effets indésirables nouvellement découverts du Tamiflu sont assez préoccupants pour que le rapport bénéficesrisques ne soit plus positif.
Afin de ne pas vous paraître incohérent, je précise bien que pour nous, SMR insuffisant ne signifie pas inefficacité. Un médicament inefficace ne doit tout simplement pas avoir d'AMM. Dès lors qu'un médicament a une AMM, c'est qu'il a un principe actif, donc une certaine efficacité et d'ailleurs par conséquent aussi des effets indésirables. Notre rôle à nous est de dire si cette efficacité est remarquable ou non. Lorsque nous concluons que le SMR d'un médicament est insuffisant, nous ne disons pas qu'il est inefficace. Je rappellerai ici les déremboursements intervenus en 2005 et 2006 des veinotoniques et des vasodilatateurs, que nous avions demandés au ministre de la santé, parce que nous estimions que l'efficacité de ces produits était insuffisante pour qu'ils méritent d'être remboursés. On peut sourire de la modestie de leur efficacité. Pour autant, ils ne sont pas inefficaces, et ont manifesté une supériorité par rapport aux placebos. Je comprends vos questions sur le rapport efficacitéeffets indésirables mais c'est aux instances qui ont accordé son AMM à ce produit qu'il appartiendrait de la lui retirer.