Plus généralement, sur la pérennité de notre modèle social, nous ne proposons pas d'augmenter les 600 milliards d'euros consacrés aux dépenses sociales, lesquelles représentent, je le rappelle, pas moins de 31 % du PIB. Mais des marges de manoeuvre existent, comme dans le domaine de la santé, ainsi que le montre l'étude de l'OCDE précitée, que ce soit en termes de lutte contre les inégalités, de coordination des soins ou de réduction des frais administratifs.
Si nous disposons par ailleurs de politiques performantes, nous pouvons encore largement progresser en matière de taux d'emploi et de retour à l'emploi, notamment des mères de famille.
Des redéploiements sont possibles : l'augmentation des moyens humains et l'amélioration de l'accompagnement des demandeurs d'emploi que nous proposons pour Pôle emploi devraient permettre de dégager des marges de manoeuvre appréciables.
Je ne suis pas d'accord avec Yves Bur sur le fait que les entreprises considéreraient qu'elles subissent un niveau de prélèvement contre-productif en termes de croissance économique et de compétitivité.
La politique familiale joue en faveur de cette croissance, compte tenu de notre taux de natalité et de notre dynamisme démographique : encore une fois, tous les pays où nous nous sommes rendus nous l'envient ! En outre, la priorité donnée à une meilleure conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle est un facteur de performance et de croissance important pour les entreprises. Elles sont en train d'en prendre conscience, en France comme en Allemagne : leur direction des ressources humaines et leur encadrement travaillent sur ces questions et beaucoup estiment que la qualité de l'emploi et des conditions de travail favorisent la performance macroéconomique comme le progrès social. Nous devons accorder un effort particulier aux politiques menées dans ce domaine.
Madame Clergeau, nos données relatives aux 350 000 places manquantes pour les enfants de moins de trois ans datent de 2009. Si nous créons aujourd'hui de nouvelles places de garde en structures d'accueil collectif notamment, il ne faut pas que cela se fasse au détriment du nombre d'enfants scolarisés. Il s'agit, là encore, d'un facteur de compétitivité pour notre pays.