Nous devons tirer de ces travaux, très riches, certains enseignements.
D'abord, il convient d'éviter, dans cette commission comme à l'extérieur, de parler d'un recul des acquis sociaux. Dire la vérité, c'est déjà résoudre la moitié des problèmes ! Or, les statistiques évoquées montrent qu'il faut faire mieux et non davantage. Des marges de redéploiement existent ; à cet égard, des efforts supplémentaires pourraient être faits pour les familles monoparentales et les enfants pauvres. Là comme ailleurs, le pessimisme est destructeur.
Deuxièmement, sur le service public de l'emploi, vous n'avez pas défini nettement les huit structures compétentes en la matière. Quand j'ai constaté à Vitré que les missions locales, Pôle emploi, la maison de l'emploi, le centre d'information et d'orientation (CIO), la chambre de commerce et les structures d'insertion subventionnées étaient dispersées et travaillaient chacun de leur côté, j'ai décidé de les regrouper au niveau de la communauté d'agglomération dans un seul immeuble. Nous avons également demandé à Pôle emploi que l'ensemble soit dirigé par un seul directeur.
Cette réforme s'est traduite par une meilleure efficacité. La directrice des ressources humaines d'Oberthur se dit d'ailleurs impressionnée par le dynamisme et l'interaction permanente entre l'ensemble des associations et des structures de la maison de l'emploi et des entreprises ; elle a indiqué n'avoir jamais vu autant d'initiatives correspondant aux besoins des entreprises et des salariés et que lorsqu'elle fait la comparaison avec la Picardie où elle était auparavant, elle a le sentiment d'avoir affaire à une entreprise privée et non à une administration !
Nous avons les outils nécessaires, mais nous sommes submergés par l'empilement de structures qui ne communiquent pas entre elles. Nous devons y remédier.
Je souligne enfin l'enjeu que constitue le caractère rémunérateur du retour à l'emploi.
J'espère que le débat du 31 janvier va nous montrer qu'existent des marges d'amélioration en termes d'efficacité, et non de progression de 3 % des dépenses sociales ! Nos voisins européens soulignent à cet égard combien nos dépenses sont élevées mais pourraient être utilisées de façon plus optimale. Je souhaite que le Gouvernement s'attelle à cette question.