Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, en entendant que Jean-Marc Ayrault voulait poser une question, j'imaginais qu'il allait réclamer, à la veille de l'élection présidentielle, un débat démocratique et apaisé, et j'aurais été prêt à lui tendre la main et à le suivre. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Mais, pour que nous ayons un débat démocratique et apaisé, encore faudrait-il respecter quelques principes simples.
Le premier de ces principes, c'est dire la vérité et ne pas nier les réalités qui sont celles de l'économie française, de la société et de la crise que nous traversons. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. – Nouvelles exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Quand Valérie Pécresse indique, chiffres de l'INSEE à l'appui, que le pouvoir d'achat des Français a progressé, vous devriez vous en réjouir plutôt que de le nier !
Quel est l'apport d'un discours politique qui consiste depuis quatre ans à décrire toutes les actions du Gouvernement et de la majorité comme des actions négatives pour le pays, à nier l'ensemble des initiatives qui ont été prises, à refuser de reconnaître ce que nous avons fait pour l'université, la recherche, la modernisation du dialogue social, la mise en place du service minimum, du revenu de solidarité active et à nier les succès européens que nous avons remportés ? (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Bien sûr, nous avons des divergences ; bien sûr, vous êtes fondés à défendre votre programme. Mais, pour ma part, je suis triste de voir la manière dont vous abaissez en permanence notre pays : vous ne vous rendez pas plus service que vous ne rendez service à la France ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Votre conception du débat politique, monsieur Ayrault, c'est que vous avez le droit de critiquer toutes les actions du Gouvernement, mais que le Gouvernement et la majorité, eux, n'ont pas le droit de dire que le candidat socialiste a fait, dimanche, un discours d'illusion ; il a posé, notamment avec la question des retraites – que Xavier Bertrand a eu raison de pointer tout à l'heure – une imprécision qui dure dans la présentation de son projet et qui est préoccupante pour le fonctionnement de notre démocratie.
Vous voulez un débat démocratique et apaisé, vous voulez moderniser notre pays : chiche ! changeons de ton et faisons-le ensemble en respectant la vérité ! (Mmes et MM. les députés du groupe UMP se lèvent et applaudissent longuement. – Protestations sur les bancs du groupe SRC.)