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Intervention de Xavier Bertrand

Réunion du 24 janvier 2012 à 15h00
Questions au gouvernement — Abrogation de la réforme des retraites

Xavier Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé :

Monsieur le député, les socialistes auraient bien aimé que l'événement que vous avez évoqué passe inaperçu (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe SRC), mais les propos que François Hollande a tenus dimanche soir nous amènent à nous poser une question : a-t-il, une fois de plus, changé d'avis sur le dossier des retraites ou s'est-il trompé ? S'il a changé d'avis, il faut qu'il s'en explique ; s'il s'est trompé, il faut qu'il se corrige. (Protestations sur de nombreux bancs du groupe SRC.) Dimanche soir, il a dit que tous ceux et toutes celles qui ont cotisé quarante et un ans pourraient partir à soixante ans, ajoutant que cela ne coûterait que 4 à 5 milliards d'euros par an en 2017. Ce que je vais répondre est facile à vérifier : en 2017, ce ne sont pas 4 à 5 milliards d'euros qui manqueraient dans les caisses des régimes de retraite, mais 17 milliards d'euros ! Voilà la vérité ! (Protestations sur les bancs du groupe SRC.)

Non seulement François Hollande veut revenir sur la réforme de 2010 portée par Éric Woerth, mais aussi sur une partie de la réforme de 2003 portée par François Fillon, parce que, aujourd'hui, il faut le savoir, la durée de cotisation pour la classe née en 1952, c'est déjà quarante et un ans et demi. Si l'on ajoute à l'irresponsabilité, l'incapacité à maîtriser des dossiers comme celui-ci, je le dis : c'est d'une inconséquence sans pareil.

Si, comme le propose François Hollande, on revient sur la réforme, il manquera en cumulé, entre 2011 et 2018, 81 milliards d'euros dans les caisses des régimes de retraite ! (Rires et exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Il faut donc bien savoir ce qui est proposé. Les chiffres sont vérifiables. Est-ce là proposer une autre réforme des retraites ? Jamais le parti socialiste n'a eu le courage de porter une réforme des retraites. (Mêmes mouvements.) Un Livre blanc, peut-être ; une réforme, jamais ! Des socialistes courageux, il y en a en Allemagne, en Espagne, mais pas en France ! (Protestations sur les bancs du groupe SRC.) Quand il s'agit d'augmenter les cotisations, les socialistes français sont champions, mais nous, nous mettons en oeuvre les réformes courageuses ! (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC. – Vives exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

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