Monsieur le ministre, la période électorale dans laquelle nous sommes se prête, et c'est bien normal, à un certain nombre de propositions, pour certaines sérieuses, pour d'autres plus ou moins farfelues. C'est ainsi que, sur la question des retraites, le parti socialiste n'est pas à un revirement près : il y a quelques semaines à peine, le candidat Hollande proposait de pouvoir partir à la retraite à soixante ans à condition d'avoir commencé à travailler à dix-huit ans et d'avoir cotisé à taux plein. Dimanche dernier – patatras ! –, il propose que l'on puisse partir à soixante ans, mais à condition d'avoir cotisé quarante et un ans. Ainsi, sans compter les mesures d'âge, il propose de diminuer immédiatement la durée de cotisation de six mois, ce qui compromettrait le paiement des retraites de nos concitoyens. De plus, cela aurait un coût : il l'estime de 4 à 5 milliards d'euros par an à l'horizon 2017. Ce chiffrage vous semble-t-il raisonnable, monsieur le ministre ? Une telle décision vous paraît-elle compatible avec l'état actuel des finances publiques de la France ?
Je pense très sérieusement que le candidat socialiste fait preuve de beaucoup d'irresponsabilité (Exclamations sur les bancs du groupe SRC), car, ce qui est en jeu, c'est le paiement de la retraite de nos concitoyens. Monsieur le ministre, pouvez-vous donc nous dire ce qu'il en est exactement ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)