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Intervention de Jacques Myard

Réunion du 10 janvier 2012 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

Monsieur le ministre d'État, à vous écouter, j'ai eu le sentiment qu'on commençait de prendre conscience que le monde est en train de changer de base et que le signe annonciateur en a sans doute été les printemps arabes. Vous avez commencé dans votre exposé par traiter d'un monde ancien, ce « machin » européen, condamné au naufrage. Je le dis comme je le pense, ni la discipline budgétaire, ni le mécanisme de stabilité européenne ne pourront sauver l'euro, du fait d'une part de l'existence au sein de l'Union de maillons faibles, du fait d'autre part que le dispositif ne peut fonctionner si on refuse les transferts. Les pays les plus riches paient pour les pays les plus pauvres, voilà la réalité : tout le reste n'est que littérature. L'Espagne emprunte aujourd'hui à 6%, l'Italie à 7%... Cela montre qu'il n'y pas de solution avec les mécanismes mis en place. Ce n'est pas une question de gouvernance, mais de structure économique de la zone. On a cru à l'Europe, vous-même y croyez encore. C'est pourquoi vous en parlez, mais votre exposé lui-même en atteste, et vous avez raison, le regard se porte désormais davantage sur la rive Sud de la Méditerranée avec la Syrie, la Turquie, le continent africain où le Nigeria est au bord de la guerre civile – ce n'est d'ailleurs, hélas, pas nouveau : les massacres y étaient déjà courants il y a dix ou vingt ans, je le sais pour y avoir été en poste. Dans ce contexte, ne faudrait-il pas dresser un bilan lucide de ces évolutions et réorienter nos efforts pour les faire porter au Sud et laisser l'Europe à ce à quoi elle est aujourd'hui réduite, à savoir un marché commun, sinon unique ?

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