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Intervention de ministre d'état

Réunion du 10 janvier 2012 à 17h00
Commission des affaires étrangères

ministre d'état :

Ce qu'avait un jour dit Jean-Pierre Chevènement : « Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça s'en va. » me revient souvent à l'esprit ces temps-ci… Je n'en dirai pas davantage sur le cas particulier.

Chacun connaît le point de vue qui était le mien sur le sujet que vous évoquez. C'était celui du ministre des affaires étrangères. Je pense avoir été dans mon rôle en signalant les inconvénients – le mot est faible – qu'une telle initiative parlementaire risquait de provoquer. Il faut souligner qu'une proposition de loi ayant le même objet était en préparation au Sénat, émanant d'un autre groupe politique que celui qui l'a présentée à l'Assemblée nationale. Je n'y reviens pas. Reste à gérer les conséquences de ce vote, et c'est loin d'être terminé puisque le texte va être prochainement examiné au Sénat. Nos amis turcs ont réagi comme on pouvait s'y attendre. Bien que je les aie invités à ne pas « surréagir », ils n'ont pu s'en garder. Nos diplomates tentent maintenant de raccommoder les choses. Mon déplacement il y a quelques mois en Turquie avait été extrêmement positif. Nous avons beaucoup d'intérêts communs avec ce pays. Nos échanges commerciaux avoisinent déjà 12 ou 13 milliards d'euros – pour un objectif de 15 milliards. Beaucoup d'entreprises françaises sont présentes dans le pays et il y a beaucoup d'opportunités à y saisir dans le domaine des services, industriel mais aussi agricole – nous exportons beaucoup de viande ovine et bovine en Turquie. La coopération culturelle entre nos deux pays est également importante. Il existe une tradition d'enseignement francophone séculaire en Turquie et le lycée de Galatasaray, établi en 1868, a formé de nombreuses générations de responsables turcs. L'université Galatasaray, où l'on enseigne également en français, a, quant à elle, été créée par un traité international, signé en 1993 sous la présidence de François Mitterrand, et à l'élaboration duquel j'avais moi-même participé. Et j'ai succédé à Raymond Barre à la présidence du Haut comité de parrainage de cette université francophone, aujourd'hui l'une des universités turques les plus prisées par les étudiants du pays.

Nous allons donc tout faire pour que nos relations avec la Turquie s'apaisent. Je vous indique que, comme l'avait suggéré la France en novembre dernier et comme la Turquie vient de l'accepter, le ministre turc des affaires étrangères, M. Davutoglu, sera présent au Conseil européen Affaires étrangères du 23 janvier.

Pour le reste, monsieur de Charette, si je n'ai pas évoqué l'Union pour la Méditerranée (UPM), c'est tout simplement qu'on ne peut traiter de tout dans un propos introductif. Mais nous n'avons en rien renoncé à ce projet. J'en ai encore parlé il y a quelques jours en Tunisie. Les Tunisiens sont très partants. Une difficulté ponctuelle tient à ce que le secrétaire général de l'UPM, en poste depuis un an, M. Youssef Amrani, vient d'entrer au gouvernement marocain, ce dont on se réjouit pour lui et pour nos relations avec le Maroc. Mais il faut lui trouver un successeur.

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