Au lieu de tirer cette conclusion, on peut aussi se dire qu'il convient d'en améliorer le fonctionnement. Et c'est celle que je tire pour ma part.
S'agissant de la Hongrie, certains ont reproché à la diplomatie française sa faiblesse, d'autres sa brutalité : j'en déduis donc que nous avons adopté la bonne ligne. Plusieurs mesures législatives prises par le nouveau gouvernement et la nouvelle majorité ne sont pas parfaitement conformes au corps de doctrine de l'Union européenne. Je pense à l'indépendance de la banque centrale ou encore au fonctionnement de l'institution judiciaire. Ainsi a-t-il été décidé d'abaisser l'âge de la retraite des juges de 70 à 62 ans, ce qui permettra de se séparer de 300 d'entre eux à brève échéance et ainsi de renouveler les personnels rendant la justice. La Commission européenne, qui est la gardienne des traités, s'en est émue et a adressé au gouvernement hongrois plusieurs lettres d'observations lui demandant des explications, puis des modifications de ces mesures. Si les autorités hongroises ont dans un premier temps répondu qu'il s'agissait d'affaires strictement intérieures, la tonalité de leur discours a changé : dans la situation économique très difficile qu'elle traverse, la Hongrie a en effet besoin de la solidarité européenne et son gouvernement négocie actuellement avec l'Union et le Fonds monétaire international. Cette conjoncture est propice à des évolutions. Nous allons poursuivre le dialogue avec les autorités hongroises afin d'éviter des dérives que nous avons peut-être anticipées mais plusieurs des mesures prises soulèvent indéniablement des difficultés.