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Intervention de ministre d'état

Réunion du 10 janvier 2012 à 17h00
Commission des affaires étrangères

ministre d'état :

Est-il efficace de prendre des sanctions commerciales ou financières à l'encontre de certains pays ? On peut en discuter à l'envi. Le problème est qu'il n'existe pas une infinité de solutions. Si on écarte l'option militaire, dont vous savez ce que je pense, il faut bien recourir à des sanctions, les plus fermes possible. Certaines ont déjà été prises à l'encontre de l'Iran par certaines entreprises ou personnalités. Il nous est apparu qu'il fallait aller plus loin, tout d'abord en gelant les avoirs de la banque centrale. Les Etats-Unis ont pris une décision en ce sens, de portée de surcroît extraterritoriale : tous les organismes, fût-ce à l'extérieur des Etats-Unis, utilisant les circuits financiers passant par la banque centrale seront touchés, ce qui peut être extrêmement pénalisant pour l'Iran.

Sur les exportations de brut, je ne partage pas votre pessimisme. D'une part, d'autres pays producteurs sont disposés à augmenter leur production pour éviter une hausse des prix. Nous avons déjà pris des contacts. Les pays concernés souhaitent la discrétion mais se tiennent prêts. Nous intervenons également auprès de certains clients de l'Iran comme la Corée ou le Japon pour les dissuader d'augmenter leurs importations en provenance de ce pays. Les recettes retirées des exportations de produits pétroliers représentent de 17 à 20% du budget iranien : un embargo peut donc faire très mal au pays.

En ce qui concerne une Organisation mondiale de l'environnement, une étape intermédiaire avait en effet été envisagée avec une montée en puissance du PNUE à Nairobi. C'est une solution de repli. Nous essayons de travailler pour Rio + 20 à la mise en place d'une véritable organisation internationale en matière d'environnement.

Nous avons écrit à Mme Ashton pour stimuler ses initiatives. Le Service européen pour l'action extérieure n'a qu'un an et se met encore en place. Contrairement à ce qui a parfois été dit, nous y sommes pleinement présents, et y occupons, comme les Britanniques, des postes importants, aussi bien à Bruxelles qu'à l'extérieur. Nous y jouons tout à fait notre rôle. Il a été reproché à Mme Ashton de ne pas toujours s'exprimer aussi rapidement et de manière aussi forte qu'on le souhaiterait. Mais la voie est étroite car si elle le fait sans avoir sollicité l'avis des Vingt-sept, cela lui est aussi reproché ! Nous la soutenons dans sa tâche. La lettre à laquelle vous faites allusion portait essentiellement sur des mesures d'amélioration technique concernant les ambassades de l'Union européenne, les moyens de renforcer la visibilité des représentants spéciaux de l'Union européenne, de mieux organiser l'ordre du jour des séances du Conseil Affaires étrangères, … Mais c'est assurément plus facile à dire qu'à faire, dès lors que sur chaque point, chacun des représentants des Vingt-sept souhaite à chaque fois s'exprimer.

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